Les femmes, souvent perçues comme des objets de désir et de regard, voient leur vie impactée dans de nombreuses sphères : au travail, dans leurs relations, au sein de leur foyer, mais aussi dans un espace commun : l'espace public.
Sur l'année 2018 et 2019, une étude de l'IFOP et du Haut Conseil de l'Égalité révèlent que 99 % des Françaises ont déjà été victimes d'un acte ou commentaire sexiste, 60 % ont été victimes de regards insistants, 43 % ont été suivies sur une partie de leur trajet, 73 % des femmes ont fait l'objet de remarques sur leur physique hors contexte, et 32 % ont subi des attouchements dans la rue.
Ces expériences particulièrement marquées dans les lieux publics, qui sont majoritairement conçus et pensés par et pour les hommes, créent un environnement souvent inhospitalier et insécurisant pour les femmes. Cela engendre une acceptation de la vulnérabilité, des troubles psychologiques, une perte de confiance et un climat de peur quotidien, limitant ainsi leur liberté et leur accès aux loisirs.
Eye On (E.O) est une application au service des femmes, permettant d'alerter les proches, les autres utilisateurs à proximité, et, si nécessaire, les services compétents en cas de sentiment d'insécurité ou de danger. Ce service vise à impulser une nouvelle dynamique en impliquant l'ensemble des acteurs et parties prenantes.
L'objectif principal d'EO est avant tout de créer un réseau stratégique afin de mieux appréhender cette problématique sociale complexe. Rendre tout le monde acteur dans l'espace public et transformer les données en outil, en source d'informations pertinentes afin d'agir plus efficacement et rapidement. Cet objectif se décline ainsi en plusieurs autres sous-objectifs :
Utiliser les données tangibles pour améliorer l'espace urbain.
S'engager vers une nouvelle dynamique collective.
Oser l'inclusion des hommes dans la solution.
Permettre une synergie, une articulation entre les acteurs et les parties prenantes.
Mieux anticiper les risques et optimiser la prise en charge des besoins (alertes).
Permettre de nouvelles prises de décisions.
Le service accompagne l'utilisateur dans son usage des lieux publics, permettant ainsi aux collectivités de pouvoir cibler et améliorer certaines zones urbaines en fonction des données anonymes récoltées. Ainsi E.O met à disposition plusieurs autres fonctions comme :
Utiliser les données tangibles pour améliorer l'espace urbain.
S'engager vers une nouvelle dynamique collective.
Oser l'inclusion des hommes dans la solution.
Permettre une synergie, une articulation entre les acteurs et les parties prenantes.
Mieux anticiper les risques et optimiser la prise en charge des besoins (alertes).
Permettre de nouvelles prises de décisions.
La sécurité doit être assurée dans l'espace public, y compris dans l'usage du service E.O. En effet, tous les services créés connaissent des dérives, dont une qui doit absolument être contrôlée : l'identité des utilisateurs.
Le service est inaccessible aux personnes ne pouvant confirmer leur identité. Ces dernières doivent fournir une pièce d'identité à jour et confirmer la conformité des données transmises.
Une charte éthique est aussi présente afin de cadrer l'usage du service et rappeler les risques pénales en cas de dérives ou mauvaise usage d'E.O.
Le service va plus loin pour limiter les dérives et rassurer les utilisateurs sur l'application. Comme pour la plupart des services, E.O possède un système de signalement et de confirmation d'identité afin de limiter le champs d'actions aux potentiels "mauvais utilisateurs".
Ainsi 3 stades sont visibles sur les profils : le premier valide l'identité et le bon comportement de l'usager, celui-ci peut donc utiliser le service dans sa globalité.
Le deuxième indique que le profil est en cours d'analyse (analyse des données, analyse de potentiels signalement émis à son encontre etc.) son usage est donc temporairement limité à alerter seulement ses contacts d'urgence et à accéder à quelques fonctions secondaires.
Le troisième quant à lui désigne un compte restreint, l'utilisateur ne peut contacter que ses proches et n'a plus accès aux alertes des autres utilisateurs. Le compte est directement supprimé en fonction du signalement émis ou si il y'a récidive d'un mauvais comportement.
E.O possède une extension nommée e.tag, développée pour maximiser l'accès des utilisateurs aux alertes. En effet, pour certaines personnes, accéder à leur téléphone peut parfois être compliqué dans certaines situations (dans le sac, dans la poche, etc.), et les montres connectées ne sont pas portées par tout le monde.
Une étude menée par MAB Studio Design auprès de 153 personnes (32 hommes et 121 femmes) a révélé que, dans plus de 80 % des cas, les utilisateurs, quel que soit leur sexe, avaient en main leur téléphone, ou un objet de défense (clefs, bombe lacrymogène, etc.) pour se sentir plus en sécurité dans l'espace public, surtout la nuit.
Contrairement aux bijoux qui peuvent avoir une connotation genrée, e.tag s'intègre comme un compagnon de route polyvalent, pouvant être accroché où on le souhaite, sur des objets du quotidien comme un sac ou un trousseau de clés.
Le design des e.tags s'inspire principalement de celui des Airtags. Afin de limiter la production de plusieurs appareils, la personnalisation se joue avant tout à travers les coques (TPE) allant de l'aspect sobre à la fantaisie selon les goûts.
En offrant la possibilité aux usagers de relever les points d'amélioration dans l'espace public et en ciblant les zones d'alertes, E.O permet aux collectivités de traiter les données de façon anonyme en engageant des actions ciblées.
En créant de nouvelles passerelles entres les différentes parties prenantes, E.O permet leur décloisonnement et le déclenchement d'une nouvelle dynamique urbaine positive et favorable à la sécurité dans le temps.